Transmission d’entreprises…

Quid des tendances du marché en 2024 ?…
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Quid des tendances du marché en 2024 ?

Comme chaque année, Wallonie Entreprendre communique les statistiques de l’année écoulée par rapport au marché de la transmission en Wallonie, nous y sommes attentifs en tant qu’agents de stimulation…

L’année 2024 confirme ce que nous savions déjà : une dynamique particulièrement soutenue du marché de la transmission d’entreprises, avec un volume de transactions en hausse marquée : 519 opérations recensées, contre 428 en 2023, soit une augmentation de 21 %. Cette croissance s’explique par une meilleure anticipation des cédants, une professionnalisation accrue du marché et une diversification des profils de repreneurs.

Profil des transactions

Le marché reste dominé par les petites et moyennes entreprises. Près de 46 % des transmissions concernent en effet des montants inférieurs à 1 million d’euros et 80 % sont sous le seuil des 5 millions ! À l’inverse, les transmissions de grande ampleur (>20 millions d’euros) restent marginales, représentant moins de 5 % du total. Cela confirme que le tissu économique wallon est avant tout composé de TPE et PME, avec un fort ancrage territorial. 83 % des transmissions sont des cessions d’actions, contre 17 % des dossiers qui se concluent sous forme de cession d’actifs. Cette distinction est particulièrement importante sur les plans juridiques et fiscaux.

Valorisation des entreprises

Les entreprises sont valorisées cette année à 5,7 fois l’EBITDA (résultat avant intérêts, taxes et amortissements), en léger recul par rapport à 2023 (5,9). Cette baisse est liée à plusieurs facteurs : la hausse des taux d’intérêt, les incertitudes économiques mondiales, et une prudence accrue des investisseurs. Les multiples varient selon la taille : 5,1 pour les transactions valorisées à moins d’un million d’euros, 5,6 pour les transactions entre 1 et 5 millions d’euros, et jusqu’à 12,2 pour les opérations supérieures à 50 millions d’euros. Par secteur, la chimie/plastique (9,8) et la santé/pharma (8,7) tirent leur épingle du jeu, tandis que le transport/ logistique (4,6) et les loisirs/Horeca (4,0) affichent des valorisations plus modestes.

Structuration financière

Le financement des acquisitions repose sur une combinaison de fonds propres, de crédits bancaires et de mécanismes complémentaires. L’effort propre moyen s’élève à 39 % du prix, en baisse par rapport au 43 % en 2023. Ce ratio est plus élevé pour les acquéreurs financiers (57 %) et stratégiques (45 %), tandis qu’il est réduit pour les MBO – reprise par le management – (19 %) ou les acquisitions familiales (31 %). Les crédits vendeurs sont présents dans 29 % des dossiers, représentant en moyenne 25 % du montage financier. Quant aux clauses d’earn-out (qui permettent de rendre une partie du prix de la transaction variable), elles concernent 14 % des transactions, avec un montant moyen équivalant à 21 % du prix. Ces mécanismes permettent de sécuriser les deux parties dans un contexte parfois incertain.

Motivations des cédants

La principale raison de vente reste le départ à la retraite (36 %), suivie de la volonté de réaliser son patrimoine (16 %), d’une offre spontanée (15 %) et du souhait de changer d’activité (12 %). La fiscalité anticipée sur les plus-values, bien que non encore en vigueur,
commence à influencer les décisions. Un nombre croissant d’entrepreneurs prennent de ce fait pleinement conscience de l’importance d’anticiper leur transmission.

Standardiser et préfabriquer

« La tendance, dans notre métier, nous pousse vers plus de préfabrication. Le marché est compliqué parce que les budgets suivent difficilement et que les contraintes sont de plus en plus élevées. Il est donc impératif de s’orienter vers des solutions de standardisation. Aux Pays-Bas, ils sont en avance en la matière pour limiter le travail sur site. Pour citer un exemple, celui qui fait la technique spéciale électricité nous envoie ses plans 3D en BIM et nous les intégrons dans notre projet. Pour diminuer les coûts, une certaine standardisation s’impose. La Flandre s’inscrit déjà elle aussi dans cette dynamique. »

Profils des acquéreurs

La moitié des transactions sont effectuées par des acquéreurs stratégiques dans une logique de croissance externe. Les acquéreurs individuels représentent 23 % (en baisse par rapport à 29 % en 2023), tandis que les reprises par le management progressent à 8 %, traduisant un intérêt croissant pour l’actionnariat salarié. Les reprises intrafamiliales restent stables à 11 %, et les fonds d’investissement se maintiennent à 8 %. On note aussi une légère augmentation de la mixité dans les reprises : 13 % des repreneurs sont des femmes, avec un pic à 24 % dans les transmissions familiales.

Perspectives et recommandations

Le marché de la transmission reste solide mais exigeant. La tendance à la baisse des valorisations, l’importance croissante des mécanismes d’ajustement et la sélectivité des acquéreurs imposent une préparation rigoureuse. Pour les cédants, cela signifie anticiper plusieurs années à l’avance, structurer l’entreprise pour la rendre « vendable », et s’entourer d’experts. Pour les repreneurs, c’est l’occasion de s’inscrire dans une logique d’investissement long terme en intégrant des entreprises solides à potentiel de développement. Dans ce contexte, la transmission devient plus qu’une opération financière : elle est un levier de continuité économique, de relance locale et de création de valeur durable.

Et vous ? Où en êtes-vous sur la question ?

Si vous vous posez des questions sur le sujet de la transmission/ reprise d’entreprise, la bonne démarche est de nous appeler pour en parler, ouvertement et en toute confidentialité ! Pensez-y, et si possible le plus tôt qui soit.

Plus d'infos

Service transmission
Benoît Lescrenier – 0496 55 70 88 – benoit.lescrenier@akt-ccilb.be